AVENIR DE LA SNCF ET PLACE DES USAGERS

La SNCF interroge les usagers

Face à la libéralisation prochaine des trains nationaux et internationaux (2019), non anticipée par la SNCF, la voici contrainte de questionner les usagers du train. Un sujet qui reviendra avec les TER et Intercités en 2023.

Comme l’ont fait l’ADV/CLCV et la confédération CLCV ces dernières années, la SNCF propose une enquête auprès des usagers, mais celle-ci est à haut risque.

La SNCF offre aux usagers le moyen de s’exprimer et de souligner leur ressenti. Pour la SNCF, il s’agit pour elle de tenter de reconstruire une image, tout en répondant aux remarques parfois acides, que ne manqueront pas d’indiquer les usagers.

Voila donc une communication aussi difficile que nécessaire. La SNCF devra répondre à une multitude de questions, dont elle n’a pas nécessairement souvent l’art de la réponse ni de la gestion en situation perturbée.

Assurément, si l’essentiel des usagers des Grandes Lignes figurent parmi les privilégiés en terme d’offres de services. A l’inverse tous les usagers situés hors des axes cités, peinent à obtenir des liaisons régionales satisfaisantes, quand elles existent, d’une part, et d’autres part, quand ils peuvent en disposer, ils butent sur les mauvaises relations entre Intercités, TER et TGV. L’intermodalité trains étant défaillante.

La SNCF ayant privilégié le tout TGV il y a 30 ans, a volontairement supprimé de très nombreuses lignes régionales au sacro saint nom de la rentabilité, en prétendant que le TGV permettrait de capter les populations perdues ! Un vœu pieu qui s’est révélé à l’usage n’être que de la poudre aux yeux.

L’association a toujours dénoncé ces incohérences, mais le modèle SNCF n’en eut cure.

Aujourd’hui, la SNCF est rattrapée par l’urgence. Pour elle, comment se remettre sur les rails en jouant « une carte vérité » en direction des usagers. Comment se repositionner face à la libéralisation qui avance à grand pas, tout en ayant laissé filer les années sans s’interroger sur le « quoi et comment faire ».

De même, elle n’a jamais correctement répondu aux attentes des usagers, tant sur les horaires décidés et modifiés arbitrairement par SNCF Réseau, sur le cout des billets de TGV et Grandes Lignes dissuasifs, sur la ponctualité et la régularité, sur les retards, sans assurer les correspondances prévues, sur la suppression massive de lignes de trains en régions, les absences de service, le recours systématique aux cars avec suppression des trains, sur l’absence de guichetiers, de contrôleurs, de conducteurs de trains, sur l’ouverture des guichets hors des heures d’ouverture et de fermeture, etc.

Vu les multiples dysfonctionnements subis par les usagers, l’ADV/CLCV n’en ajoutera pas davantage, car cela couvrirait alors un roman mentionnant toutes les anomalies.

En tout cas, la SNCF est au pied du mur ! Soit elle corrige tous les dysfonctionnements nés d’une organisation centralisée peu au fait des problèmes de terrain sur l’ensemble du territoire, car si cela avait été pris en compte et réalisé, la SNCF n’en serait pas amenée aujourd’hui à s’interroger sur sa stratégie industrielle et son devenir.

Soit elle reste figée, mais là, elle devrait en tirer les conséquences !

Malgré ses remarques non contestables, l’ADV/CLCV souhaite que la SNCF se ressaisisse, sans doute dans l’urgence. Tant pour revoir sa politique ferroviaire à l’échelle de l’hexagone, que la prise en compte de tous les usagers perdus et oubliés par la SNCF, qui ne voit que le TGV et le low-cost aujourd’hui.

adresse : ADV/CLCV, 29 rue de Marseille, 54350 MONT-SAINT-MARTIN

courriel : adv-clcv@orange.fr

blog : http://adv-transports.clcv.org