PASSAGE DES ROUTES A 80 KM/H LE 01.07.2018

Vitesse à 80 km/h, suite de l’article du 3 janvier 2018

Le gouvernement met en œuvre une répression accrue à l’aide de 18 mesures, suite à la hausse des tués observés sur trois ans. Certes, l’ADV/CLCV ne mésestime pas ce fait, mais elle entend néanmoins rétablir quelques points de sécurité routière absents, en termes de prévention, et souligner les manquements de l’Etat.

L’association revient sur le sujet des mesures annoncées, qu’elle complètera ultérieurement, comme elle l’a déjà indiqué le 3.01.2018.

L’ADV/CLCV déplore le passage de la vitesse à 80 km/h au 1er juillet 2018. Ce plan ouvre la boite de Pandore vers des sanctions sans faille pour tous les automobilistes ! Il sera en effet quasi impossible de maintenir cette vitesse absurde sans être sujet à contravention. Les dès lors, sont donc jetés, l’automobilistes paiera encore plus dans les mois à venir, car bien évidemment, « il est un danger public »…

Concernant le téléphone, elle estime que les mesures précédentes étaient déjà largement dissuasives et proportionnées (perte de 3 points), pour que les conducteurs en mesurent les conséquences. Alourdir ce volet, fait entrer le téléphone portable dans un processus répressif encore plus lourd, allant jusqu’à la suspension du permis en cas d’accident.

Sur les passages piétons, des incertitudes pèsent ! Et est-ce que le stationnement sera interdit aux voitures sur les trottoirs ! L’article R 417-11 du code de la route le prévoit, ou est-ce que cela sera limité à quelques espaces ! Tenant compte de l’article du code de la route cité, l’interdiction totale des voitures y figure, avec risque de mise en fourrière. L’Association reprendra ce dossier en vue d’extraire d’autres paramètres.

Pour l’heure, elle déplore que l’action engagée ne vise que la seule et unique répression, qui rend l’automobiliste taillable et corvéable à merci.

Au contraire, et afin de privilégier une politique de prévention active, l’ADV/CLCV aurait apprécié que l’Etat reconnaisse ses défaillances en matière de dotation des régions, des départements et des communes, qui ne font que fondre depuis des années.

Elle aurait aimé que les dotations manquantes servent à s’assurer du bon état et l’entretien des routes, que les panneaux de signalisation et directionnels soient en harmonie avec l’état de la route empruntée, et annoncés à l’avance, à l’instar des changements de panneaux de réduction de la vitesse brutaux et inattendus qui surprennent l’automobiliste.

Que l’éclairage ne soit pas défaillant, ce qui est trop souvent le cas, quasiment partout. Que la signalisation au sol corresponde bien au besoin, et soit parfaitement lisible et visible, de jour et de nuit. Lorsqu’il pleut, et quand la nuit est opaque, ou par temps de brouillard et d’enneigement. Ce sont toutes ces situations à risques pour lesquelles l’automobiliste à besoin d’une excellente visibilité, de lisibilité aériennes, d’une signalisation  qui délimite avec précision le sol et les bas côtés, voire les ruptures de tarmac brutales, sur les dits bas côtés.

Autre mesure de bon sens, que pour chaque section de voie comportant des feux tricolores, elle propose que le feu vert signale 2 secondes avant, le prochain passage à l’orange. Ce qui équivaut à une distance égale à 28 mètres à 50 km/h. Ce temps étant suffisant pour que l’automobiliste marque l’arrêt à l’orange.

Dernier point et non des moindres, ayant été mandatée au commissariat général du plan de 2001 à 2003, sur la mise en œuvre du contrôle-sanction, c’est-à-dire des radars qu’elle a contesté. L’association a, pour la confédération CLCV, proposé une formation continue et gratuite de tous les automobilistes.

Sachant qu’en 2003, les premiers radars verraient le jour, elle avait proposé la démarche innovante suivante.

Tenant compte que des automobilistes ont, pour certains, passés leur permis de conduire il y a 50 ans, elle estimait qu’une part des panneaux de signalisation leurs étaient inconnus. Partant de ce postulat cohérent, elle avait proposé au commissariat général du plan :

. la généralisation d’une formation continue et gratuite de tout automobiliste avec rappel tous les 5 ans, pour maintenir une mise à niveau continue, car la signalisation et les règles de conduite évoluent d’une année sur l’autre. Et que cette proposition là avait valeur à réduire le nombre accidents corporels.

. que les radars, s’ils étaient mis en œuvre, servent au moins à apporter le financement nécessaire à cette  formation continue gratuite.

. que les assureurs participent au financement de ces formations, ces derniers étant assurés de bénéficier dans leurs comptes, de la baisse de l’accidentalité physique.

. que la sécurité sociale participe également à ce plan de formation, cette instance bénéficiant également de la baisse citée ci-dessus.

. et que l’Etat apporte aussi son écot pour soutenir cette proposition de bons sens.

Face à cette proposition, qu’a-t-on vu apparaître ! La prolifération de radars de tous calibres, de plus en plus sophistiqués, et réduits en taille, au point d’en devenir invisibles. Des voitures banalisées prenant sans flash pour quelques kilomètres dépassés, des recours en contestation extrêmement difficiles à faire reconnaître, etc.

En second, ce sont des plans de formations à titre onéreux (très chers) qui ont été mis en œuvre. Une multitudes de permis sont supprimés tous les ans, dont une part relèvent de perte de points répétée, sans être cause d’accidents. Dès lors, la perte du permis est synonyme de perte d’emploi.

Enfin, la répression, qui n’est pas de la prévention active, a produit plus de 16 millions de contraventions en 2016 ! Or, il est impossible de savoir quel usage est fait de cette manne ! Est-ce que cela sert aux routes, apparemment non, cela se saurait.

Pour conclure, est-ce que cette manne ne serait pas plus utile à soutenir la proposition de la formation gratuite, avec rappels de tous les automobilistes tous les 5 ans ! Là, ce serait de la sécurité active et productive. En second, cette manne devrait servir à sécuriser toutes les routes, pour compenser les dotations manquantes ! Si ces deux propositions étaient soutenues par l’Etat, nul doute que la sécurité routière y gagnerait des vies, sans avoir besoin d’un recours aux artifices répressifs actuels et à venir.

courriel : adv-clcv@orange.fr

blog : http://adv-transports.clcv.org