SUPPRESSIONS DE TET ET TRAINS DE NUIT

Devenir des trains d’équilibre du territoire

D’année en année, le devenir des TET, trains d’équilibre du territoire fait l’objet d’une étude, pour lesquels une commission gouvernementale est chargée de statuer sur leur sort.

La publication ministérielle du 21 juillet 2016 suit donc les recommandations de la commission mise en place en 2015, pour prendre le pouls du malade ! Diagnostic, bien que « composante essentielle de la desserte de nombreux territoires », le malade ne va pas bien.

De fait, pour faire renaitre l’offre, l’Etat entend supprimer la moitié des TET et les trains de nuit ! Curieux traitement de l’offre. Sans reprendre point par point l’ensemble du dossier du ministère des Transports paru le 21.07.2016, il en ressort :

. que trois lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, Paris-Clermont-Ferrand et Bordeaux-Toulouse font l’objet de toutes les attentions, car elles desservent de grandes villes.

. sur les autres lignes, une concertation est en cours avec les régions sans que les associations n’aient été consultées dans toutes les régions, avec  avis « délibératif de préférence ».

. il est par ailleurs annoncé que les trains visés par des suppressions seraient remplacés par des cars.

Avant toute décision malheureuse, l’association invite les parlementaires à tester et à utiliser les cars longues distances, pour mesurer le confort, la durée des temps de parcours, et apprécier la faisabilité de travailler sur un ordinateur !

L’association estime cette stratégie fort éloignée des réalités et des besoins réels des populations non desservies par les grandes lignes. Celles-ci se retrouveront donc et à nouveau victimes de l’économique « dit rationnel » ! Cela conduira à supprimer au moins la moitié des lignes TET et trains de nuit. Deux seuls trains de nuit seraient effet maintenus.

Ainsi, le ministère des Transports annonce de nouvelles coupes sombres, et créé à cette fin un conseil consultatif des trains d’équilibre du territoire en 2017, en ne désignant que deux représentants des usagers pour débattre à titre consultatif, de décisions probablement déjà arrêtées.

Pour l’ADV/CLCV, les choix envisagés, voire retenus, auront un impact direct sur les zones et secteurs éloignés, déjà très mal desservis en transports ferroviaires, car nombre de départements vivent déjà sous un seuil de service public quasi nul, quand parallèlement les grandes villes voient augmenter leur potentiel ferroviaire et les services au quart d’heure.

Certes, l’étude de la commission fait l’état des lieux, mais selon l’association, celle-ci ne semble avoir pris en compte que le seul aspect économique. Selon l’ADV/CLCV, la situation décrite n’est pas nouvelle, celle-ci découle d’un abandon progressif du réseau ferré intermédiaire par la SNCF et par l’Etat depuis plus de trente ans, le TGV ayant pour sa part contribué à cet état de faits.

Les facteurs désertifiant sont ainsi connus, le manque de fréquence en services ferrés, une inadaptation des horaires, des correspondances dissuasives trop souvent non en phase avec les grandes lignes, des temps de parcours à rallonge, l’absence de guichetiers, l’absence de liens entre TER et TGV, etc. Ces quelques éléments soulignent déjà le cadre vécu par ces passagers oubliés…ce que ne connaissent pas les voyageurs des grandes villes largement pourvues en trafic.

Pour l’ADV/CLCV, l’Etat ne peut construire un projet ferroviaire en réduisant à nouveau l’offre déjà bien restreinte pour tous ceux ne bénéficiant pas de réseaux ferrés structurants.

L’aménagement du territoire ne doit pas sans cesse passer par le seul volet économique, en omettant les réalités et les manquements en offres. Au contraire, l’aménagement du territoire passe prioritairement par un maillage consistant de l’hexagone, pour offrir les alternatives utiles et nécessaires à tous les exclus du transport public, sauf à accepter davantage de désertifications rurales.

Défendre le développement « dit durable » est l’un des objectifs de l’association, c’est pourquoi elle demande que l’Etat, garant du développement durable, que celui-ci le mette en œuvre, sans que les cars ne viennent remplacer les trains.