Caténaires arrachées suivies d’une panne de courant
En l’espace de trois jours, des arrachages de caténaires se sont produit, suivis d’une panne d’alimentation paralysant le réseau ferré en IDF. Lors de ces incidents, la région parisienne a payé le prix fort, induisant un blocage total des déplacements des voyageurs, qu’ils soient usagers réguliers ou non.
Ces évènements déplorables ont eut un impact direct et instantané sur les déplacements de passagers recherchant désespérément une issue pour se rendre à leur poste de travail, en revenir, prendre un avion, ou accéder à une correspondance devenue impossible, née de l’arrachage de caténaires et d’une panne d’alimentation.
Est-ce une situation normale, NON ! Pourtant, ce type d’incidents non isolé, se reproduit environ 50 fois par an. Diverses raisons génèrent ainsi la multiplication de ce type d’évènements, qui ont pour effet de désorganiser les circulations ferroviaires de passagers.
Et à juste raison, les intéressés manifestent de plus en plus leurs désaccords sur la gestion menée par la SNCF. Ces contestations sont amplifiées sur les gros centres et nœuds ferroviaires importants drainant des dizaines de milliers de passagers, qui se sont retrouvés en un instant, paralysés sur place, et totalement démunis pour trouver l’issue la moins mauvaise pour tenter de rentrer chez eux.
Pour sa part, l’ADV/CLCV (Association de Défense des Voyageurs) estime que les causes sont parfaitement connues, car depuis 30 ans, la SNCF a consacré prioritairement son budget au seul TGV. De facto, les transports régionaux, les trains d’IDF, les RER et le métro ont ainsi pâtis du manque de financement, tant en terme d’équipements, de matériels que d’entretien du réseau ferré sur l’hexagone.
Elle souligne que la politique du tout TGV a conduit à détruire une part non négligeable du réseau secondaire par manque de finances, associée à la réduction massive des personnels de maintenance, entre autre ! L’accident de Brétigny en étant la marque tangible, bien qu’il s’agisse là d’une éclisse.
Le désengaement financier sur trois décennies a ainsi mis à mal la maintenance de la SNCF, car le niveau essentiel du dispositif de la sécurité ferroviaire n’a cessé de fondre au fil des ans.
D’autres causes sont à l’origine de ce type d’incidents, les vols de cuivre, le non élagage d’arbres qui s’abattent sur des caténaires, faute de budget pour garantir le déploiement de personnels chargés d’un contrôle permanent et rigoureux des voies, des traverses, des éclisses, des mâts à caténaires, et des caténaires.
L’accident survenu dans l’Hérault le 17 août 2016 est révélateur. Alors que l’entretien préventif d’abattage d’arbres est prévu pour garantir la sécurité des trafics et des passagers, un arbre s’est abattu sur une rame TER entre Nîmes et Montpellier, causant 8 blessés.
L’association ayant été mandatée 12 ans aux Audits de sécurité SNCF à St-Lazare à Paris, en a retiré une solide expérience, et lors des réunions, a été porteuse de propositions visant précisément la sécurité ferroviaire.
Pourtant depuis 30 ans, et parallèlement à l’essor du TGV, l’entretien n’a été considéré que sous l’angle économique en régions et en IDF, les dotations de l’Etat ont fondues, et conduit au très mauvais état du réseau ferré français. Des défaillances qu’ont souligné la Suisse, dans un audit en date du 7 septembre 2015, et la Cour des Comptes le 16 avril 2008.
L’ADV/CLCV souhaite ainsi alerter l’Etat sur les dysfonctionnements parasitant les services ferroviaires dus au manque d’entretien, et au risque réel de délabrement des services ferrés régionaux et en IDF.
L’exemple de la Suisse, pays de montagne, devrait inspirer la France, sur la capacité qu’à ce pays à offrir une ponctualité et une sécurité ferroviaire sans pareil. Enviable sur le réseau français, certes, mais sans doute faut-il rappeler que la Suisse a depuis 50 ans instauré une taxe poids-lourds qu’elle affecte au transport ferroviaire helvétique.
Contact : adv-clcv@orange.fr
Blog : http://adv-transports.clcv.org