VITESSE REDUITE A 80 KM/H, et point sur les 18 mesures d l’Etat

Vitesse à 80km/h

Les 18 mesures de l’Etat

Le 1er juillet 2018, la vitesse sera abaissée à 80 km/h sur les routes secondaires. Contre vent et marée, le gouvernement, droit dans ses bottes, maintien une mesure absurde, contestée par les deux tiers des français ! Pour sa part, l’ADV/CLCV n’est pas favorable à la mise en œuvre d’un dispositif destiné à alourdir la répression.

Nous sommes loin d’une prévention active qui ne s’agite pas autour de la seule répression des automobilistes que nous sommes, qui, de toute évidence, se verront à un moment ou un autre, flashés à 86 km/h. A coup sûr, le gouvernement passera la barre des 17 millions de contraventions à 20 millions voir plus, sous couvert de sécurité routière.

Concernant la signalisation verticale, l’Etat doit pour cela remplacer environ 20.000 panneaux passant de 90 km/h à 80 km/h. Les intervenants de la signalisation se frottent les mains, car le coût annoncé par l’Etat, (sous évalué) entre 5 à 10 millions d’euros, est contesté par les opérateurs qui l’estiment à 1,6 millions d’euros.

Qu’à cela ne tienne, au final, ce seront les automobilistes qui paieront l’ardoise par les contraventions, que l’Etat imposera le 1er juillet 2018  pour remplacer les panneaux, malgré l’opposition majoritaire des français.

Le gouvernement serait mieux inspiré de financer durablement la recherche médicale pour lutter contre les maladies graves qui touchent des dizaines de milliers de patients qui attendent de l’Etat les mesures nécessaires pour éradiquer les fléaux connus. Excepté que ces moyens sont concentrés sur les routes.

Est-ce que cela veut dire qu’il ne faut rien faire ! Non, mais l’Etat devrait faire usage de mesures justes à comparer avec les volumes de populations concernées par d’autres sujets tout aussi importants que la route.

Les 18 mesures ministérielles du 8 janvier 2018

Analyse de l’ADV/CLCV

1 la mesure vise à engager chaque citoyen en faveur de la sécurité routière, excepté que cette mesure est prise sans accord des utilisateurs de véhicule à moteur, tel l’abaissement de la vitesse à 80 km/h le 1er juillet 2018.

2 responsabiliser les jeunes sur le risque routier, très bien, sauf que des structures post-permis gratuites auraient dues être créées, pour aider les jeunes (et les moins jeunes) à se familiariser ou redécouvrir une signalisation routière verticale et au sol en perpétuel mouvement.

3 le projet visant à valoriser les comportements exemplaires nécessitent des éclaircissements.

4 la prise en charge des victimes d’accidents de la route doit également être explicitée.

5.6.7.8 réduire le nombre de tués relève de la simple logique. Néanmoins, les moyens mis en œuvre ne sont que répressifs en vue de passer sous la barre des 3000 victimes. Cet état devrait être comparé aux nombreux décès liés au tabac, des  cancers divers, des maladies graves, pour lesquels l’engagement de l’Etat reste bien mince.

A ce jour, le seul critère « radar », apparaît n’être que la solution répressive, accompagnée de contraventions onéreuses pour les millions de petites amendes qui remplissent les caisses de l’Etat, sans qu’une politique de prévention active et gratuite n’ait vu le jour.

9 la protection des piétons est une nécessité, encore faut-il que les trottoirs, et les pistes piétonnes et cyclables soient exempts de véhicules à moteur . Là encore, seule la répression semble guider le gouvernement, sans mise en place d’une politique de prévention et d’information en continu dispensée gratuitement.

10 développer l’usage du vélo doit s’accompagner de pistes cyclables pour écarter les cyclistes de la route. L’association estime que les cyclistes paient un lourd tribu en circulant sur routes, d’où l’intérêt de créer des pistes cyclables

11 pour l’alcool, tous les véhicules neufs devraient être équipés d’un système anti-démarrage. L’association s’étonne que l’Etat émette des doutes quant l’efficacité des éthylotests, d’autant qu’il les préconise à proximité des rayons de boissons.

Elle est favorable à la pose d’un anti-démarrage en cas de récidive d’infraction en état alcoolique.

12 la mesure nécessite d’être explicitée concernant la suspension temporaire des contrôles.

13 la retenue éventuelle du permis de conduire suite à l’usage du téléphone suivi d’un accident semble démesurée. Par contre, l’association estime qu’imposer une contravention à un automobiliste téléphonant à l’arrêt, moteur tournant n’est pas justifiée. L’article R 412-6-1 indique « l’usage d’un téléphone tenu en main par le conducteur d’un véhicule en circulation est interdit ».

Pour l’association, un véhicule à l’arrêt, même avec un moteur tournant, ne relève pas de la circulation roulante. La contravention de quatrième classe, suivie d’une amende de 135€ et perte de trois points n’est dès lors pas justifiée. L’usage du téléphone, véhicule arrêté, ne figure pas dans l’article R 412-6-1.

14 la mise en fourrière suite à accident semble également excessive et doit être explicitée.

15 cette mesure visant la protections des jeunes recoupe le point 2, qui inclut implicitement les deux roues.

16 l’achat de véhicules d’occasion nécessite des obligations fortes de la part des vendeurs.

17 plutôt que d’allonger les plages de formations payantes suite à accidents, suivis de perte de points, l’association propose ce qu’elle avait déjà proposé au commissariat général du plan à Paris, de 2001 à 2003, loi du 12 juin 2003.

L’association avait proposé une mise à niveau automatique, continue et gratuite tous les 5 ans, de tous les utilisateurs de véhicules à moteur, sur la signalisation routière verticale et horizontale, afin de maintenir la connaissance de chacun ! Les radars ont été privilégiés.

Elle avait également proposé que les feux verts clignotent 2 secondes avant le passage au feu rouge, ce qui à 50 km/h, laissait 28 mètres pour stopper le véhicule utilisé. Bien que très sécurisante, cette proposition a été écartée au profit des radars. Ces deux propositions démontrent que d’autres solutions peuvent être plus pertinentes que le seul recours aux radars ou à la formation payante.

18 le recours aux nouvelles technologies doit être précisé.

Pour l’ADV/CLCV, d’autres choix que la simple répression peuvent être mis en œuvre, à coût réduit voir nul. L’Etat doit bien mesurer que derrière chaque infraction, il y a un utilisateur de véhicule, un emploi et un permis de conduire ! Que les retraits de permis ne devraient s’appliquer qu’à des situations graves. Les excès du contrôle-sanction tel que mis en œuvre depuis 2003, ont conduit nombre d’utilisateurs à perdre leurs permis et leurs emplois, suite à plusieurs pertes de points successives.

courriel : adv-clcv@orange.fr

blog : http://adv-transports.clcv.org