La compagnie ferroviaire THALYS se lance vers les tarifs à bas coûts pour franchir les frontières et concurrencer le covoiturage !
A compter du 3 avril 2016, la société met ainsi en service deux nouvelles rames de couleur verte et violette, appelées Izy, avec un tarif aller, à partir de 19€ entre Paris-Bruxelles.
Dans cette course aux prix et aux tarifs réduits, certes intéressant pour l’utilisateur, l’ADV/CLCV y voit poindre une libéralisation tout azimut déréglementant tout, sans qu’il n’y ait une réelle stratégie, une cohérence ni une vision intermodale, voire multimodale entre les modes de transports sur le long terme, et sans rester figé sur le prisme des seules grandes villes.
Ainsi, les autorités de transports et l’Etat devront sans aucun doute s’interroger sur les causes du développement du covoiturage censé occuper quatre personnes par véhicules, alors que la moyenne officielle est d’1,1 personne par voiture, qui contredit le développement dit durable, censé réduire le nombre de véhicules sur routes, alors qu’il augmente dans des proportions inquiétantes.
Il en est de même de l’auto-partage (avec nuances), et du lancement des cars longues distances. Si chacun d’eux a une raison d’être, ils ne peuvent individuellement, chacun dans leur coin, devenir l’alpha et l’oméga.
A ce jour, la régulation utile des transports devant voir le jour n’est pas née, chaque nouveau venu n’a qu’une idée en tête, « les parts de marché » ! Pour l’ADV/CLCV, il est nécessaire et utile de mettre de l’ordre dans tout cela.
Pour elle, le covoiturage est utile partout où il n’y a pas de services de transports ferrés ou routiers. Elle avance l’idée que les intéressés doivent pouvoir se rendre vers un point de regroupement, duquel ils seront acheminés par car vers une gare, là où les flux peuvent être massifiés.
Pour les cars à tarifs réduits prévus par la loi Macron, elle estime qu’il y a eu là précipitation, car le volume de cars attendu, aura nécessairement une incidence directe sur le maintien des trains dans l’hexagone ! Des trains qui peuvent capter jusqu’à 700 personnes par rame deux niveaux.
Quant à l’auto-partage, celui-ci concerne davantage les grandes villes largement pourvues en services qui permettent des déplacements sans voiture. Il n’a donc pas une vocation de masse.
En conclusion, si les services ferroviaires courent après les clients au travers de tarifs réduits, provoqués par l’arrivée de nouveaux modes de déplacements, elle estime que ces sociétés ont trop misées sur la rentabilité des TGV (certes nécessaires), en pensant que les tarifs élevés resteraient la norme.
Prenant l’exemple d’un couple avec deux enfants pour un parcours de 400 km en TGV, ce couple paiera près de 300€, auxquels s’ajouteront au minimum 150€ pour les deux enfants ! A ce stade, ce couple fera nécessairement le choix de la voiture.
C’est cette argumentation là que nous défendons depuis des années. Pour que les passagers prennent le train, les sociétés doivent abaisser leurs tarifs de 30% ! En opérant ainsi, elles seraient assurées de saturer leurs trains, et de sortir du rouge grâce à l’augmentation de la fréquentation et non par le prix.
Encore faut-il que ce bout de chemin là soit admis par elles, et que parallèlement, elles garantissent les correspondances avec les trains régionaux (qu’elles ont par ailleurs beaucoup détruits), et activent l’inter modalité, voire la multi modalité entre les divers modes de transports.