GREVE DANS L’AERIEN et-FAILLITE DE MONARCH AIRLINES

La grève dans la fonction publique ce mardi 10.10.2017 risque de provoquer de nombreuses annulations dans l’aérien.

La DGAC (direction générale de l’aviation civile invite les compagnies aériennes à réduire de 30% leurs vols. Le principe régalien du droit de grève étant acté, rien à dire sur ce fondement.

Côté passagers, les choses sont beaucoup moins tranchées, car à chaque fois, les intéressés subissent des annulations de vols non attendues, car les commandes de vols, de séjours, de croisières, ou autres, sont la plupart du temps enregistrées et payées 8 à 10 mois à l’avance.

Avec un tel délai amont, les intéressés ne peuvent savoir si les projets amont effectués, seront réalisables 8 à 10 mois plus tard !

L’ADV/CLCV rappelle ce point de controverse récurrent, qui en pareil cas, laisse les passagers dans l’expectative de commandes passées, et souvent perdues, suite à une grève. Les compagnies aériennes rechignent à rembourser des passagers toujours pris au piège d’une grève.

Et ce n’est pas l’actuelle loi n° 2012-375 portant sur « l’information due aux passagers » qui leur sera d’un grand secours ! En effet, cette loi régit davantage le droit de grève, plus qu’elle n’informe les passagers piégés par un tel évènement.

Rédigé en 5 articles, l’article 2, section 4 stipule :

« Information des passagers »

Article L 1114-7. En cas de perturbation du trafic aérien lié à une grève dans une entreprise, un établissement ou une partie d’établissement entrant dans le champ d’application du présent chapitre, tout passager a le droit de disposer d’une information gratuite, précise et fiable sur l’activité assurée.

Cette information doit être délivrée aux passagers par l’entreprise de transports au plus tard vingt-quatre heures avant le début de la perturbation.

Ainsi résumé, voici la part réduite que cette loi consacre aux passagers. Pour l’association, cette loi sur l’information des passagers est une coquille vide et sans aucun engagement.

Ce qui fait dire à l’ADV/CLCV que le paragraphe de la loi citée ne couvre pas les passagers ! Comment peut-il en être autrement, dès lors que la loi fixe une information très succincte d’une déclaration de grève à 24 heures avant conflit, alors que les commandes des passagers ont été passées et payées 8 ou 10 mois avant.

Il semble bien le législateur couvre les grévistes, pas les passagers qui se retrouvent pieds et poings liés face à un évènement inattendu pour eux, sans possibilité de replis, et sans savoir s’ils seront ou non indemnisés ! Voila ce que dénonce l’ADV/CLCV qui demande une réelle protection des consommateurs/passagers.

L’association a précisément déjà fait part de cette loi ubuesque au ministère des Transports, lors des réunions tenues au Haut Comité de la Qualité des Services de Transports. Sa demande, vise à donner de réels droits aux passagers, tout en supprimant la loi 2012-375, vide d’intérêt pour les intéressés.

Dernier point, et non des moindre, la faillite de la compagnie aérienne Monarch Airlines laisse à quai des milliers de passagers inquiets de connaître, soit les conditions de leurs rapatriements, ou, l’indemnisation de tous ceux devant partir !

Face aux incertitudes de tous ces passagers pris dans l’engrenage de la plus grande faillite de l’aérien, l’ADV/CLCV estime que l’Union Européenne, chantre du libéralisme à tout crin, doit dans l’urgence réviser ses positions, donner des gages sûrs aux passagers déboussolés et garantir leurs indemnisations.

Ce fiasco souligne l’urgence pour l’UE de construire une réelle politique des transports aériens au profit des passagers, qui à ce jour, ne bénéficient pas de droits suffisants face à l’aérien, et encore moins face aux faillites.

adresse : ADV/CLCV, 29 rue de Marseille, 54350 MONT-SAINT-MARTIN

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