Le déraillement d’un train de fret bloque quatre TGV

10 avril 2011

Le 9 avril 2011, quatre TGV ont été bloqués en début de matinée sur la Ligne Paris-Hendaye-Tarbes, par suite du déraillement d’un train de fret.

Près de 2000 passagers ont été bloqués durant quatre heures et réacheminés ensuite par cars. Cet incident non isolé, montre la faiblesse du réseau national français sur lequel circulent des TGV, des Corail et Intercités, des trains régionaux et des trains de fret en flux tendus. En l’état, les passagers pénalisés doivent bien évidemment être indemnisés pour les préjudices subis.

Ces événements correspondent à l’augmentation des trafics de voyageurs et dans une moindre mesure de fret sur un réseau fatigué, en mal d’entretien, suivis de retards, le tout ayant pour cause majeure une insuffisance de financements ! Ces caractéristiques là induisent inévitablement des défaillances techniques répétitives dont pâtissent en premier les usagers des transports.

A cet effet, l’ADV-CLCV demande depuis des années la création de voies dédiées au seul fret, pour éliminer l’usure prématurée des voies causée par le poids des transports de marchandises, tout en supprimant le risque d’incidents entre voyageurs et fret. Ce dernier transportant quantité de matières dangereuses ne devrait plus (selon l’association) être autorisé à stationner ou traverser les villes.

Pourtant, avec un endettement proche de 30 milliards d’euros (27,4 milliards d’euros), RFF peine à mener à terme l’ensemble des investissements indispensables pour mettre en adéquation un réseau ferré en panne de modernisation. A l’inverse, l’Allemagne a pour sa part résorbé la dette de la Deutsch-Bahn en 1996, quand la France a laissé l’endettement de RFF en l’état depuis sa création.

Résultat, le réseau vieillit mal, RFF court après les financements, les incidents sont récurrents, et faute de moyens, RFF ne cesse d’augmenter les péages facturés aux usagers (les plus élevés d’Europe). Constat, en 2010, 41% du prix billet est allé à RFF, 51% et 61% iront en 2011 et 2012. Pour s’y retrouver, la SNCF lui emboite le pas par des hausses successives.

L’ADV/CLCV demande donc la mise en œuvre d’une politique dynamique visant à absorber la dette actuelle, la remise à niveau urgente de l’ensemble du réseau ferré français, et la création de voies dédiées au seul fret pour supprimer les risques, autant que les événements survenus le 9.04.2011.