SECURITE FERROVIAIRE
L’ADV/CLCV ayant à de nombreuses reprises mentionnée des sujets de sécurité ferroviaire sur l’hexagone, revient sur l’enquête d’Envoyé Spécial de France 2 animée par Elise LUCET, ainsi que sur l’accident de la LGV Paris-Strasbourg.
L’association portant un intérêt majeur aux transports ferroviaires de passagers ne peut que soutenir l’enquête menée par Envoyé Spécial du 29 septembre 2016 sur France 2.
Cette enquête menée avec une très grande minutie a conduit à relever des dysfonctionnements graves sur la sécurité ferroviaire, qu’ont par ailleurs souligné plusieurs agents de la SNCF.
Sans avoir à apporter de complément à cette enquête conduite avec brio par l’équipe d’Elise LUCET, dont l’impartialité et le professionnalisme sont à saluer, l’ADV/CLCV s’inquiète de l’ampleur des relevés effectués par cette équipe de caméraman et de journaliste.
L’un des constats que l’association a toujours mis en évidence, est que la SNCF a depuis 30 ans cajolé et privilégié le seul et unique TGV, au détriment des transports régionaux, des Corail, des Intercités, des TET et des trains de nuit, dont nombre d’entre eux ont depuis disparu au seul profit des grands axes TGV.
Le TGV étant la réponse à tout, le bilan du tout TGV a conduit à des abandons massifs de lignes avec suppressions de très nombreux trains sur l’ensemble de l’hexagone, pour satisfaire le remplissage des TGV, laissant des pans entiers du territoire sans transports ferroviaires publics.
Cette constance là a induit un non entretien régulier des voies ferrées depuis ces 30 dernières années, qui ont été consacrées aux seuls TGV. Encore heureux que les conseils régionaux aient pris les commandes du transport ferré régional en 2002, faute de voir ce réseau là disparaître également.
Néanmoins, et l’enquête citée le démontre, lorsque la SNCF souligne que des travaux de voies doivent être entrepris sur l’ensemble du réseau ferré national, elle indique pudiquement « travaux de voies », sans préciser qu’il s’agit en fait de mesures de sécurité prises en urgence, car il y a danger de déraillements, visant entre autre l’état des traverses, des rails, des éclisses, des tire-fond, ect.
Ayant été mandatée durant 12 ans aux Audits de Sécurité Ferroviaire à la SNCF à St-Lazare à Paris, l’ADV/CLCV, branche nationale transports/voyages de la confédération CLCV, connaît parfaitement ce sujet ! Pour l’organisation CLCV, elle a œuvré tout ce temps pour l’amélioration de la sécurité ferroviaire des passagers, et continue à le faire aux travers de ses articles.
Pourtant, les passagers ignorent que lorsqu’un train, censé circuler à 160km/h voit sa vitesse réduite à 80km/h voire à passer à tel ou tel endroit à 20 ou 30km/h, c’est bien parce qu’il y a un risque de déraillement ou d’affaissement de voies en ces points de passages difficiles. Au vu du tableau réalisé par France 2 sur l’ensemble du territoire, ce risque figure quasiment partout.
A l’inverse, et en anecdote, le déraillement survenu à un TGV sur la LGV Paris-Strasbourg, est lui lié à un dépassement de la vitesse.
Bref, qu’il faille remplacer toutes les voies défectueuses pour garantir la sécurité des passagers, cela coule de source pour l’association. Mais, il est tout aussi impératif d’assurer en parallèle une véritable maintenance avec du personnel, faute de retomber dans les mêmes travers.
Là où elle est en désaccord total avec la SNCF, c’est lorsque celle-ci impose des travaux de jour, alors qu’ils sont techniquement réalisables la nuit, comme cela se passe en IDF. Pourtant, la SNCF impose (hors IDF) des travaux de jours, bloquant ainsi tout trafic de voyageurs en trains !
Exemple type, en Meurthe-et-Moselle, malgré nos demandes, la SNCF bloque les voies de jours depuis le 3 avril 2016 jusqu’au 28 novembre 2016 entre Longwy et Nancy, et remplace les trains par des cars parcourant 120km en 3h30 en place d’1h30, suivie d’une reprise des travaux en 2017 et 2018.
Or, après 8 mois de blocage consécutif sur la quasi totalité des trains, la SNCF a réussi à déboussoler les usagers qui ne savent plus comment faire pour se rendre au travail, obtenir un rendez-vous d’embauche, avoir une correspondance pour prendre un avion, etc, et cela vaut partout.
Non contente de bloquer les trains de passagers le jour, elle a supprimé les fiches horaires nécessaires sur Grandes Lignes, les TER et sur tous les autres trains. Cet exemple parmi d’autres souligne la somme de difficultés rencontrées par les usagers. Imperturbable, la SNCF maintien pourtant son slogan : « à nous de vous faire aimer le trains » !
Analyse de l’association, face à un tel traitement, il est fort probablement que nombre d’utilisateurs des trains s’en détourneront, auquel il faut ajouter l’impact de la sécurité mise en cause.
A ce titre, et pour conclure cet article, l’ADV/CLCV souligne qu’un autre danger récurrent n’est toujours pas solutionné, celui des voies uniques sur lesquelles deux trains peuvent se télescoper frontalement, tel Zoufttgen en Moselle, et tout récemment en Italie, le 12 juillet 2016, à hauteur de Bari.
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