Vitesse réduite, DIR-EST

17 mai 2015

Vitesse réduite à 80 km/h

Dans les cartons depuis des mois, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre un contrôle de vitesse réduite à 80 km/h sur trois axes :

La RN 18 dans la Drôme – la RN 151 dans la Nièvre et l’Yonne – la RN 57 en Haute-Saône.

Le ministère de l’Intérieur a ainsi en charge de réaliser ce test sur 2 ans. Du passage aux cartons, les contrôles vont être effectifs sur ces trois axes.

Est-ce que cela va permettre de réduire la vitesse, le nombre de tués et de blessés ! En principe oui, mais encore faut-il en mesurer l’impact de la décision en termes de congestion routière.

Car réduire la vitesse de 10 km/h conduira inexorablement à augmenter les bouchons, à allonger les temps de trajets, à rendre les transports dissuasifs, à complexifier la circulation. Un exemple, le trajet en train Longwy-Nancy (120 km) est effectué en 1h30 (bien que ce temps de trajet soit peu pertinent sur cette distance).

Or, lors des travaux de voies ferrées, RFF bloque les voies sans concertation. Le car remplaçant le train met ainsi 3h30 pour rejoindre Nancy. Cet exemple concret montre que le passage à 80 km/h provoquera mécaniquement une augmentation du temps de parcours de 26 minutes (sans bouchon). Dans ce cadre, ce même Longwy-Nancy passerait donc de 3h30 à 4h00 pour 120 km ! Plus que dissuasif.

Concernant les trois axes cités, au plan professionnel, les salariés concernés seront assurés d’arriver en retard dans les entreprises et gagneront ainsi à se faire réprimander par leurs employeurs ! Il semble pourtant que ces paramètres n’aient pas été intégrés dans le projet visé.

Sur ces routes, les radars feront le plein de contraventions et rempliront les caisses de l’Etat.

 

Pour l’ADV/CLCV, cette mesure isolée sera à n’en pas douter, le prélude à une extension du 80 km/h sur l’ensemble du territoire, car le fond de l’affaire se situe bien là ! L’association défend quant à elle une politique de prévention active dotée d’une formation continue et gratuite pout tous les utilisateurs de véhicules à moteur. Elle réclame le maintien de la vitesse à 90 km/h.

 

Notre constat, la répression continue que nous connaissons depuis 2003 n’a pas permis de développer une politique de prévention suivie une formation active, prenant en compte l’évolution de la réglementation, faute de formations gratuites, telle que le demande l’association. Tout a été réglé à coup de radars, suivis de 15 à 16 millions de contraventions, de perte de permis voire d’emplois, de formations obligatoires payantes.

 

L’association déplore là un schéma réducteur qui n’aide pas à rendre la politique de sécurité routière compréhensible, ni à rendre les automobilistes acteurs de la route pour qu’ils soient en prise directe avec les risques routiers. Les intéressés estiment (sans contester les enjeux de sécurité routière), qu’ils sont victimes d’m cadre répressif sans qu’il n’ait eu d’action préventive en amont.

 

Elle déplore l’absence de formations gratuites et continues tout au long de la vie, pour garantir une route sûre, assortie d’une mise à niveau constante de la réglementation de tous les automobilistes.

 

A cet effet, l’association ne partage pas le raisonnement de la Ligue contre la Violence Routière. Celle-ci souhaite que l’action du gouvernement soit toujours plus répressive, sans proposer d’autre perspective que la sanction. Conclusion, pour réduire ou supprimer les accidents, les français devraient avoir recours à la trottinette qui pourrait réduire la congestion,… mais quid de l’emploi !

 

DIR-EST

Un sigle important pourtant mal connu, celui-ci est issu du démantèlement de la DDE. L’association rencontre donc régulièrement la DIR-EST (direction inter régionale des autoroutes et des RN du grand EST à Metz. C’est une vaste région couvrant Champagne-Ardenne, l’Alsace, la Lorraine, le Territoire de Belfort, le Doubs, et le Jura.

 

Le 14 avril 2015, lors du rendez-vous tenu à Metz, l’association a mis en avant de nombreux dossiers, tel celui de la RN 52, la future A 30 prévue en 2006 et en non réalisée. Celle-ci est truffée de trous récurrents suite au gel. Ces trous seront donc comblés en juin.

 

Plusieurs points nécessitant des mesures d’urgence ne semblent pas être une priorité de la DIR-Est, malgré nos rappels. L’association demande que les poids-lourds soient interdits à doubler sur le viaduc de Piedmont (proche de la Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg) jusqu’au rétrécissement de quatre à deux voies.

Sur ce viaduc, l’association estime que le raccordement du tarmac est décalé en hauteur de 3 à 4 centimètres. Ce défaut de construction provoque ainsi un bruit considérable à chaque passage de roues sur chaque joint de dilatation, qu’il s’agisse de poids-lourds ou de voitures.

 

En réponse, la DIR-EST propose de remplacer le joint de dilatation de la partie basse descendante à hauteur du radar en juin 2015. Pour l’ADV/CLCV, le joint est sans doute usagé, mais pour elle, le défaut majeur réside dans le non alignement du tarmac à chaque extrémité du viaduc, dans les deux sens, cause d’une gêne considérable sur la commune de Piedmont.

 

De même, des balisettes ont été installées sur ce viaduc et celui de la Chiers à la demande de l’association, suite à une série d’accidents graves survenus en 2005, dans les deux cas, ces dispositifs de sécurité sont très souvent arrachés par les poids-lourds par les feux arrières débordant des véhicules.

 

Bien que demandées en urgence, les balisettes manquantes n’ont pas été remplacées. L’ADV/CLCV souligne ainsi son souci de la sécurité routière et souhaite que la DIR-EST soit plus réactive.