La SNCF face aux dysfonctionnements
Depuis six mois, des dysfonctionnements multiples se répètent, au point d’agacer et crisper à bon droit les passagers des trains. Des passagers en droit de s’interroger sur l’organisation de la SNCF, autant que sur l’état de l’infrastructure du réseau national, qui ne portent pas nécessairement à la confiance aveugle.
Les deux derniers incidents en date du 24 décembre 2017, l’avant-veille de Noël, la SNCF a supporté un panne informatique touchant plusieurs gares en même temps, à laquelle s’est ajoutée un nombre de TGV insuffisants pour accueillir les voyageurs. Frustrés par l’absence de rames, bien que titulaires de billets en règle, ils en ont été quitte pour l’attente avec des enfants !
Le second incident est survenu le 26.12.2017 à la gare St-Lazare, qui a subi une panne électrique bloquant tous les départs ! Or, et quand bien même que la SNCF indemnise les passagers, le remboursement ne pèse pas lourd face à la frustration de vacanciers, prêts à en découdre avec les pentes enneigées.
L’exaspération est donc vive parmi les utilisateurs ponctuels et les abonnés, car le nombre d’incidents augmente de façon inquiétante, au point d’en devenir répétitif. A force d’avoir tirer sur la corde de l’entretien, ramené à la sacro-sainte économie, les reports d’entretiens depuis 30 ans, tel le remplacement de voies, d’aiguillages ou de système informatiques et électriques, ce traitement là, a naturellement produit ces désorganisations, et ajouté des risques.
A deux ans de la libéralisation ferroviaire, quoi que l’on en pense, nombreuses sont les questions, tel la remise en état du réseau national, entre autre. En effet, pourra-t-on aborder cela sereinement, vu les incidents répétitifs, non compris ce que pourrait être l’impact collatéral dans chacun des Etats, face à la libéralisation voulue par l’UE.
Comment envisager sereinement cela, quand 29 opérateurs ferroviaires sont déjà actifs sur le réseau national, et que mécaniquement, cela va augmenter, quand parallèlement les incidents se multiplient.
Aujourd’hui, l’ADV/CLCV estime qu’avec 29 opérateurs présents sur l’hexagone, que ce nombre influe déjà défavorablement sur le risque ! Or, qu’en sera-t-il demain en 2021, si ce nombre augmente de 10 ou 15 opérateurs de plus. Certes, il y aura, à n’en pas douter, une guerre de pouvoir et de prix. Mais quel sera le prix de la sécurité ferroviaire !
Dans sa grande sagesse, l’UE voulant un transport ferroviaire sans frontière, elle le met en œuvre sur le modèle « dit économique », sans tenir compte que dans les 27 Etats, les niveaux d’équipements des infrastructures sont très différents, tout comme les normes de sécurité.
Pour sa part, l’association estime que le transport ferroviaire sans frontière relève du bon sens. Néanmoins, les différences sont telles en matière d’infrastructures, de systèmes de sécurité embarqués ou non, de niveaux de sécurité ferroviaire de chaque Etat, qu’elle ne peut qu’émettre une grande réserve ! Espérant se tromper, elle estime en l’état, que les risques ferroviaires majeurs sont devant nous.
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